Gigondas

Vin Gigondas

Au pied des dentelles de Montmirail, 1200 hectares de vignes forment l’appellation Gigondas. Le grenache y est roi au milieu du mourvèdre et de la syrah. Ces vins denses, profonds et intenses dans leur jeunesse se révèlent délicats, fins, immenses à leur apogée ; un vin taillé pour la garde.

Gigondas, cru du Rhône

Au milieu des truffes et des oliviers, à quelques encablures d’Orange et Vaison-la-Romaine et au cœur des dentelles de Montmirail, le village de Gigondas cultive la vigne depuis des siècles.

Si la vigne y pousse depuis l’époque Romaine, Gigondas s’est progressivement affirmé au 20ème siècle comme un terroir d’exception de la vallée du Rhône méridionale. Après la crise du phylloxéra et le gel d’hiver 1956, la vigne a repris son droit pour délivrer l’un des vins les plus appréciés et réputés de la région. Dans l’ombre de Châteauneuf jusqu’en 1971, l’AOC Gigondas est élevée cette même année au rang de « cru », après avoir été classée en Côte du Rhône et Côte du Rhône Villages. Le savoir-faire historique, le dynamisme d’une nouvelle génération associé à la qualité d’un terroir des plus racés de la région confèrent aujourd’hui à Gigondas la grandeur d’un Cru du Rhône.

Gigondas, un terroir singulier en Vallée du Rhône

Protégées par le massif des dentelles de Montmirail, les vignes de Gigondas bénéficient d’un ensoleillement important (près de 2 800 heures) et du Mistral rafraîchissant qui conservent la spécificité et qualité du cru à travers les générations de vignerons : un vin aussi charpenté et concentré que délicat avec le temps. Des brises montantes et descendantes des dentelles de Montmirail viennent modérer les températures et ventiler les vignes pour conserver la fraîcheur des vins de l’appellation.

Sur les coteaux et pentes du massif s’étagent quelques terrasses de vignes situées jusqu’à 400 mètres d’altitude. Le point le plus bas ? 120 mètres d’altitude. Soit le point culminant de Châteauneuf du Pape. Leur différence ? Une fraîcheur née de l’altitude, une exposition majoritaire à l’Ouest et une forte présence d’arbres garantissant des vins de grande élégance.

Le terroir de Gigondas se compose de plusieurs zones intimement liées à la topographie de la zone. Notons trois grandes zones géologiques qui forment la diversité de l’appellation.

La première zone, constituée de parcelles enchâssées d’arbres sur le massif des dentelles de Montmirail, repose sur des sous-sols calcaires et marneux qui permettent une certaine résistance à la sécheresse et au stress hydrique en retenant l’humidité. Les éboulis calcaires en surface permettent quant à eux une bonne infiltration de l’eau. Les vins produits y sont denses et tanniques tout en conservant la fraîcheur et l’élégance d’un cru des côtes du Rhône.

La seconde zone, celle du plateau jouxtant le village, est plus caillouteuse. Les éboulis et colluvions, issus du cône de déjection de la Font des Papes, composent les sols.

Enfin la dernière zone, proche de la rivière Ouvèze, est majoritairement constituée d’alluvions et de colluvions. Les galets roulés d’Ouvèze sont reconnus pour conférer aux vins une pointe d’acidité bienvenue dans l’appellation.

Des cépages identitaires de la vallée du Rhône

Avec 1230 hectares et quelques 200 vignerons, cette voisine de Vacqueyras produit des vins rouge, rosé et depuis peu en blanc. Mais à Gigondas, le vin rouge représente la très grande majorité de la production ; 99% pour le rouge et 1% le rosé.

Si le grenache noir y est roi, la syrah et le mourvèdre tendent à gagner du terrain. Le grenache noir doit composer à minimum 50% d’un vin de Gigondas tandis que la syrah et le mourvèdre doivent représenter minimum 15% à eux deux. D’autres cépages de la vallée du Rhône comme le cinsault, la counoise ou encore le terret noir peuvent entrer à hauteur de 10 % maximum dans l’assemblage.

Le grenache apporte la souplesse, le corps et la rondeur aux vins de Gigondas avec des notes de fruits rouges. Vinifié en vendange entière, il apporte pureté et éclat du fruit et de la rafle. A l’origine, le grenache composait 95% du vignoble.

La syrah intensifie la couleur et les tannins sur fond de notes de cassis, mûre ou encore réglisse. Réchauffement climatique oblige, la syrah a vu sa proportion augmenter au fil des ans.

Le mourvèdre densifie les assemblages, s’épanouit lors des élevages sous-bois et complexifie le vin en arômes : myrtille, cuir, thym, clou de girofle sont au rendez-vous. Tannique et acide, ce cépage noir d’origine espagnole est doté de propriétés antioxydantes souvent appréciées par les vignerons pour garantir une grande garde de leurs vins.

Quels sont les types de vin de Gigondas ?

Réputés pour leurs vins capiteux et aux airs suaves, les vins rouges de Gigondas rappellent à ceux qui l’auraient oublié que la Provence n’est qu’à quelques lieues. A l’œil, le vin se pare d’une robe intense, colorée et d’un grenat foncé. Solaire sans être écrasant et charmeur sans être aguicheur, le nez invoque l’orange sanguine, le laurier, les épices. En bouche, les accents sudistes révèlent des notes de garrigues et de maquis, le fruit est pur, souvent juteux tandis que la matière est dense mais demeure élégante.

S’ils ne représentent qu’1% de la production de Gigondas, les vins rosés ont une robe soutenue, rose avec un spectre violacé. Généreux et gourmands, ils développent des arômes de fruits à coque, de fruits rouges (frais et framboise) avec un soupçon de thym.

Comment évolue un Gigondas ?

Dans leur jeunesse, le fruité tend à dominer ; fraise, mûre, kirsch, cassis, figue sont autant d’arômes récurrents. Avec l’âge, les arômes se complexifient ; des notes d’olive, de pruneau et de cèdre peuvent se mêler aux traditionnelles notes de sous-bois, de truffe et de cacao. Avec le temps, les tannins enrobés dévoilent le spectre d’un grand vin de garde qui deviendra un grand compagnon de table après 10 ans en cave.

Quelle température de service pour un vin de Gigondas ?

Il est recommandé de servir le Gigondas entre 14 et 16 degrés pour éviter que les tannins soient trop durs et que la gourmandise ressorte. Un carafage d’1h peut être nécessaire avant de boire certains Gigondas. N’hésitez pas à vous munir de verres évasés pour que le vin continue de s’ouvrir une fois servi.

Quels sont les meilleurs millésimes de Gigondas ?

2015 et 2016 sont deux millésimes récents de l’Appellation à conserver absolument en cave. 2017, 2018, 2019, 2020 offrent une belle buvabilité. 2005 et 2010 sauront ravir les amateurs de vieux millésimes.

Que manger avec un Gigondas ?

Un magret de canard à l’orange, un couscous ou encore un gigot d’agneau accompagné d’une omelette aux cèpes ou d’un risotto aux truffes.