Vin blanc sucré

Le vin blanc sucré offre une toute nouvelle perspective sur des cépages que l’on pensait pourtant connaître à la perfection. Issus de terroirs variés aux quatre coins de la France, ces vins sont le fruit d’une sélection de raisins et d’un savoir-faire vinicole méticuleux. Loin d’une image parfois vieillotte qui peut leur coller à la peau, les vins liquoreux sont non seulement le fruit d’un très grand travail, mais également des vins de garde d’exception.

Qu’est-ce qu’un vin blanc sucré ?

Un vin blanc sucré est un type de vin qui se caractérise par sa teneur en sucres résiduels perceptibles dans le goût final.

Avant la fermentation alcoolique, le jus de raisin contient naturellement du sucre qui sera consommé par les levures afin de créer de l’alcool et du CO2. Après cette fermentation, et selon le taux de sucre initial ainsi que la volonté du vigneron, il peut subsister du sucre résiduel plus ou moins perceptible en bouche.

À la différence d’un vin sucré, un vin sec contient une très faible quantité de ces sucres résiduels, il apparait donc plus sec en bouche. Le vin sucré contient une proportion plus élevée de ces sucres naturels ce qui lui confère une douceur perceptible en bouche.

Comment fait-on du vin blanc sucré ?

Pour obtenir un vin blanc sucré, il est impératif d’avoir des raisins gorgés de sucres. Pour cela il existe 3 méthodes bien connues des vignerons mais requérant des conditions météorologiques et techniques uniques.

Le botrytis ou plus communément appelé la pourriture noble. Il s’agit ici d’un phénomène naturel bien connu à Bordeaux et qui donne naissance, lors des années d’exception, aux plus beaux vins blancs sucrés du monde : les Sauternes et Barsac.

Le botrytis est un champignon parasitaire qui s’attaque aux grappes de raisins. Normalement néfaste, il s’avère particulièrement intéressant dans des conditions météorologiques précises. Lorsqu’il apparaît dans un vignoble exposé à des brumes matinales et humides auxquelles succèdent des après-midi secs et ensoleillés, le champignon aura pour effet de percer la peau du raisin sans le détériorer. La baie va ainsi se déshydrater naturellement augmentant ainsi la concentration en sucres naturellement contenus dans la baie. Ces conditions météorologiques relativement rares ne se rencontrent que dans les vignobles situés à proximités de rivières. Il s’agit du Ciron dans le Sauternais et du Layon pour le Quart de Chaume.

Le passerillage. Cette technique consiste à faire sécher les raisins de façon naturelle. Il peut s’agir d’un séchage sur pied, comme c’est le cas des vendanges tardives en Alsace, ou d’un séchage après la vendange. Cette dernière technique consiste à répartir les grappes sur des clayettes en bois dans un espace à l’abrité. Ce passerillage dit sur clayettes ou à l’air libre donne naissance aux vins de paille du Jura. Qu’il soit réalisé sur pied ou à l’air libre, le passerillage permet l’évaporation de l’eau présente de la baie afin d’augmenter la concentration en sucres naturels.

La fortification. Employée pour l’élaboration des Banyuls, Maury, Rivesaltes, Porto et Madère, cette technique est radicalement différente du botrytis ou du passerillage. Lors de la fermentation alcoolique le vigneron ajoute une eau de vie. La forte teneur en alcool va détruire les levures et donc interrompre la fermentation alcoolique. Les sucres non consommés par ces levures se retrouveront donc dans le vin.

Quel goût à un vin blanc sucré ?

Les vins blancs sucrés sont appréciés pour leur équilibre entre douceur et acidité ainsi que pour la diversité de leurs arômes. La palette des saveurs proposées par un blanc sucré est très variée, allant du miel aux fruits confits en passant par des notes florales et d’épices douces.

Quels sont les meilleurs vins blancs sucrés français ?

Plusieurs appellations françaises se distinguent pour l’exceptionnelle qualité des vins blancs sucrés qui y sont produits. On peut bien évidemment citer :

Sauternes : située au sud-est de Bordeaux, la réputation de cette appellation n’est plus à faire. Bien plus connue que sa voisine Barsac, Sauternes a été mondialement popularisée par les vins du château d’Yquem. Les vins blancs sucrés de cette région sont obtenus à partir de raisins touchés par la pourriture noble.

Monbazillac : cette région du Sud-Ouest de la France produit des vins blancs doux et onctueux. C’est ici aussi le botrytis qui est à l’origine des meilleurs de ces vins blancs sucrés. Les Monbazillac offrent une alternative élégante aux Sauternes.

Alsace vendanges tardives (VT), sélection de grains nobles (SGV) et vins de glace : ces vins alsaciens sont issus de raisins passerillés sur pied, c’est-à-dire récoltés tardivement. L’Alsace et ces cépages emblématiques constitue une région incontournable pour les amateurs de vin blanc sucré.

Coteaux du Layon et Quart de Chaume : tout droit venues de la Loire, ces deux appellations font partie des vins dont la réputation ne fait que monter depuis plusieurs années. Les vins blancs sucrés de ces deux appellations sont produits à partir de chenin blanc.

Avec quoi manger un vin blanc sucré ?

Bien souvent servi à l’apéritif sur un foie gras, un vin blanc sucré est en réalité capable de vous accompagner sur une grande variété de plats.

Le fromage. Servi sur des fromages à pâte persillée tel qu’un roquefort. Le mariage d’un vin blanc et d’un fromage crée un équilibre idéal entre douceur et richesse.

Le foie gras. Nous en parlions en introduction, mais le foie gras est sans nul doute le plat avec lequel les vins blancs sucrés sont le plus souvent bus. Les vins liquoreux sont en effet recommandés pour ce type d’association où la douceur du vin blanc sucré vient équilibrer la richesse du foie gras.

Au dessert. Le sucre appelant le sucre, il est logique de retrouver ici une grande variété d’accord met-vin entre vin blanc sec et dessert. Un vin doux se marie toujours parfaitement à des desserts aux fruits, aux crèmes caramel ou aux tartes aux agrumes.