Aux origines du vignoble bourguignon
Comme bon nombre de vignobles français, la Bourgogne doit sans aucun doute beaucoup de son aspect actuel à l'influence de la culture romaine. Les premières traces de vigne apparaissent sous l'influence de peuples Celtes qui auraient appris leur savoir des Romains. Plus précisément, c'est autour de la capitale des Éduens située sur le mont Beuvray, qu'ont été retrouvées les plus anciennes traces d'une industrie viticole dans la région. S'il est impossible de savoir si cette découverte de l'art de la vigne s'est faite au cours de l'expédition gauloise qui s'acheva par le sac de Rome en 390 av. J.-C., il est certain que le vin a connu un très grand engouement dès le IIe siècle avant notre ère.
Après tout, ne dit-on pas que bien avant les légions de César, c'est le vin romain qui fit la conquête de la Gaule ? Cet amour ne se dément pas dès les premiers siècles ap. J.-C., et les nouvelles élites gallo-romaines font fleurir les domaines qui firent les grandes heures d'une invention gauloise amenée à supplanter l'amphore romaine : le tonneau.
Les grandes invasions barbares mettent à bas l'agriculture. Les domaines isolés sont autant de cibles faciles et aux défenses précaires. Mais ces malheurs sont vite oubliés après les grandes heures de gloire que profilent les temps médiévaux. Abbaye de Cluny en tête et bientôt rejoint par Cîteaux en Côte de Nuits, ce sont les ordres monastiques qui ont su révéler tout le potentiel de ce vignoble d'exception. Ce sont eux qui ont délimité et identifié les milliers de parcelles qui font aujourd'hui rêver le monde entier. Eux encore qui ont expérimenté les cépages les mieux adaptés et aujourd'hui encore utilisés. Ce n'est pas par hasard que le vin de messe de couleur blanche, ne tachant donc pas l'aube des officiants, n'a jamais manqué dans les celliers de Cluny.
Aussi importants étaient-ils dans le façonnage du vignoble bourguignon, les ordres cisterciens et clunisiens n'en avaient pas pour autant le monopole de la viticulture également pratiquée par les communautés paysannes et seigneurs locaux. Ainsi apparaît timidement, en 1585, la mention d'une vinification effectuée dans un domaine au Sud de Cluny. Le Château de la Greffière fait son entrée dans l'histoire du vignoble mâconais.
La pierre, les hommes et la vigne
La maison typiquement mâconnaise et le cuvage datant du XVIe siècle sont complétés par une cave voûtée deux siècles plus tard, à la veille de la Révolution Française. Le château, lui, est construit en 1830. En 1924, la famille Greuzard fait son irruption dans la longue histoire du domaine qu'elle acquiert et restaure. Depuis maintenant quatre générations, cette famille cultive et vinifie des vins du mâconais depuis cette bâtisse traditionnelle implantée dans le village de la Roche Vineuse.Avec les années, le domaine s'est étendu pour atteindre aujourd'hui quelques 48 hectares recouvrant pas moins de 5 AOC telles que le Bourgogne Aligoté ou Mâcon-La Roche Vineuse. Le vignoble s'étend sur six villages du Sud de l'appellation Bourgogne et limitrophes de la Roche Vineuse.
La démarche du Château de la Greffière
Le travail de la terre est la base du métier de vigneron et occupe quotidiennement les esprits du Château. Ici, tout est mis en œuvre pour permettre l'expression des terroirs et pour cela, il est indispensable d’atteindre le délicat équilibre entre sol, plante et homme. C'est là que s’exprime tout le savoir-faire de la famille Greuzard, longuement enrichi par l'observation et l'expérience de nombreuses années difficiles.C'est ce même esprit qui vient souvent chahuter les acquis. Quand certains choisissent la conformité et le confort des assemblages répétés année après année, les vins du Château de la Greffière viennent, eux, se distinguer par des variations. Nécessaires, elles permettent au vigneron de s'adapter aux conditions uniques imposées par chaque millésime car, après tout, si les années se succèdent, aucune ne se ressemble. C'est justement cette unicité qui fait le plaisir des œnophiles qui dégustent les vins de ce domaine de vignerons !