Domaine Maby

Ce domaine de 64 hectares est situé à Tavel et Lirac, sur des terroirs de galets roulés similaires à ceux de Châteauneuf-du-Pape.


Fort de son travail en bio depuis de nombreux millésimes, le domaine Maby a sauté le pas en 2019 et est en passe d’acquérir la certification d’agriculture biologique. D’années en années le domaine s’impose parmi les meilleurs de la région.


La régularité d’un domaine familial


Au domaine Maby, l’histoire s’écrit depuis le 19ème siècle. Lorsque la famille acquiert la propriété, les vins sont essentiellement réservés au cercle familial et à une clientèle locale. Il faut attendre le 20ème siècle et l’arrivée d’Auguste Maby au domaine pour que la famille Maby puisse vivre de sa production vinicole. Les bouteilles sont vendues sous le nom de « Clos du Palai », soit l’endroit où se situe les vignes du domaine. A la fin de la seconde guerre mondiale, Armand Maby modernise et agrandit le domaine : une nouvelle cave et de nouvelles parcelles font leur apparition.





Les années soixante marquent une nouvelle étape : Armand, son fils et ses gendres structurent le domaine et font l’acquisition de nouvelles vignes à Lirac et Tavel pour répondre à la demande du marché français, mais aussi européen et américain. La transmission familiale de génération en génération poursuit son cours au début des années 2000 avec l’arrivée de Richard Maby, fils de Roger.





Richard Maby, moteur du renouveau


Ancien financier en région parisienne, Richard Maby retourne sur les terres familiales avec un objectif en tête : vivre de sa passion pour le vin. A l’époque, le monde rive son attention sur les rouges des Côtes-du-Rhône et notamment Châteauneuf-du-Pape. Si pendant un temps, Richard Maby souhaite acheter des vignes à Châteauneuf-du-Pape, le cœur l’emporte : ce sera Tavel et Lirac. La raison ? L’ambition de pouvoir emmener Lirac au niveau de Châteauneuf-du-Pape et redonner vie à Tavel, tombée en disgrâce.





Les rosés de Provence, à la robe claire, dominent le marché et les étés ; Tavel subit un délit de faciès. La couleur groseille des vins ne plaît plus. Le temps de la reconnaissance des vins de Tavel par le roi Louis XIV ou Balzac semble bien loin. Pour changer les mentalités, Tavel, sa trentaine de domaines et ses quelques caves coopératives, doivent redoubler d’effort pour démontrer tout leur potentiel aux yeux du grand public.





Du travail, des hommes et des méthodes


Amoureux du terroir de Lirac et Tavel, Richard Maby prend le temps pour étudier ses vignes, son domaine et la capacité de ces appellations à se régénérer. Il s’entoure de collaborateurs audacieux, réputés et expérimentés, à l’image du regretté Philippe Cambie (œnologue de renom dans le Rhône). A la vigne, les produits phytosanitaires sont limités au maximum et une attention toute particulière est portée par l’équipe viticole à la santé de la vigne tout au long de l’année. Pendant les vendanges, les grappes de raisins sont récoltées manuellement, parcelles par parcelles, et tôt le matin pour conserver toute la fraîcheur et l’aromatique des raisins.





En cave, un contrôle des températures se fait grâce à des cuves inox thermorégulées. Chaque cuve correspond à une parcelle en sorte de donner une identité et typicité propre à chaque cuvée. Les fermentations des blancs et rosés sont réalisées à basse température pour conserver toute la fraîcheur des arômes. Enfin, l’élevage des cuvées de garde se fait dans des barriques et demi-muids renouvelés chaque année.





Retrouver les sommets


Insuffler une nouvelle dynamique qualitative, convaincre du potentiel des vins, représenter la spécificité de ces terroir, Richard Maby sait où il va. Jeb Dunnuck et Jancis Robinson, critiques influents, ne s’y trompent pas : le domaine Maby gagne en précision, régularité, qualité et se place parmi les fleurons de ces deux appellations du Rhône méridional. Dans le premier wagon de la locomotive, le domaine Maby replace Tavel sur la carte des grands rosés de France. Dans le même temps, les vins de Lirac montent en puissance, en structure et précision ; Lirac est bien plus que le petit frère de Châteauneuf-du-Pape. Les sommeliers chevronnés, acheteurs internationaux et critiques comprennent qu’une nouvelle dynamique arrive. Des cuvées parcellaires, fidèles à leur terroir, font leur apparition sur les tables de ces prescripteurs et de la haute gastronomie. La reconnaissance d’un travail précis, attentionné et éclairé est en cours. Et le domaine Maby n’y est pas étranger. i