Au sud-ouest de Pomerol, à quelques encablures de célèbres grands domaines, le château Bellegrave fait partie des derniers domaines familiaux de l’AOC Pomerol. Avec son fils, Jean-Baptiste, Jean-Marie Bouldy mène le domaine vers la promesse d’un avenir radieux tant dans la vigne que dans les bouteilles.
Détenu depuis les années 1950 par la famille Bouldy, le château Bellegrave se démarque par son attention toute spécifique portée à la vigne. Savant assemblage de Merlot (75%) et de Cabernet Franc (25%), les vins du domaine sont certifiés bio et sont conduits en biodynamie.
La profondeur de ces Pomerol nous séduit par la pureté de son fruit discret mais délicat, maîtrisé par des élevages subtils. Un des secrets les mieux gardés de la rive droite !
Jean-Marie Bouldy est un homme empirique. Observer la nature, essayer ses intuitions, les infirmer ou les confirmer avec l’expérience, afin de choyer la vigne et la nature pour qu’elles donnent les meilleurs raisins. Le crédo au château Bellegrave ? « La messe doit être dite dans la vigne ! ». En compagnie de son fils, Jean Baptiste, Jean-Marie Bouldy s’attèle à préserver et transmettre l’héritage familial de cette dizaine d’hectares situés au sud-ouest de l’appellation Pomerol mais aussi des deux autres châteaux qu’il gère : Château des Jacobins et Château Matignon, cette fois à Saint-Emilion.
Au milieu des grands châteaux et propriétaires célèbres, le domaine fait partie des derniers à être géré en famille. Jean-Marie et Pascale et leurs enfants Jean Baptiste et Aurélie travaillent quotidiennement à la réussite de ce château, appelé par certains « le dernier des Mohicans » de Pomerol.
Avec passion et attention, la famille Bouldy regarde le vivant, étudie le comportement de la vigne, de son environnement, de sa biodiversité et décide d’agir pour conduire le raisin dans les meilleures dispositions sans bouleverser l’équilibre naturel. A l’image du virage pris en 2001, lorsqu’il décide de quitter le monde de la viticulture conventionnelle (qui tendait plus vers la raisonnée) pour se convertir lentement au bio, Jean Marie Bouldy sait faire les choix qu’il estime bon pour son environnement. Exit les pesticides de synthèse et la dangerosité des produits utilisés, bonjour l’agriculture biologique.
Réfléchi, l’homme se renseigne, lit, étudie, écoute, regarde et teste pour s’assurer des résultats. En 2009, le domaine franchit le pas et est converti à l’Agriculture Biologique. Peu à peu, les lièvres reviennent courir entre les rangs, les oiseaux se nichent à nouveau sous les feuilles de merlot et l’équilibre dans les vins se fait ressentir. Faune et flore justifient la décision de Jean-Marie Bouldy. Cette prise de conscience, pesée et surtout réfléchie sur une base empirique, symbolise son travail à la vigne et la qualité des vins s’en ressent.
Il faut voir Jean-Baptiste et Jean-Marie Bouldy parler de leur quotidien pour comprendre l’étendue du travail qui anime leurs vins. Du travail mais aussi une passion sans faille, portée par une compréhension, des intuitions et des choix minutieux à chaque étape de la vie de la vigne. Conscients du dérèglement climatique, le père et le fils s’adaptent tout en conservant les traditions qu’ils jugent bonnes.
L’enherbement ? Un rang sur deux, avec des légumineuses, des crucifères ou encore des céréales. La vigne s’enracine profondément et le sol s’enrichit en azote notamment. Les vendanges ? Elles ont toujours été manuelles. La récolte ? Uniquement lorsque les deux maturités (phénologique et technologique/du sucre) correspondent, bien que cela les amène parfois à récolter plus tôt que certains aujourd’hui avec le dérèglement climatique. Résultat ? Des vins élégants, portés par une finesse sans pareille et une certaine fraîcheur même dans les millésimes chauds.
Tout petit et immense à la fois : le vignoble de Pomerol est un terroir « élu » à 30 km de Bordeaux et limitrophe de Libourne. La particularité de l’appellation est d’être constituée en un ensemble géologique unique et exceptionnel. Cette entité est composée de graves caillouteuses de surface, d’argile et de sable et d’un sous-sol riche en oxyde de fer, également appelé « crasse de fer ». A ce sol et sous-sol idéal s’ajoute un micro-climat parfait qui participe à l’excellence des vins. Château Bellegrave (et ses 8,5 hectares de vignes composés de 75 % de merlot et 25 % de cabernet franc) se situe au sud-ouest de l’appellation Pomerol.