Aux origines du vignoble bordelais
Difficile de le croire mais bien avant la mode du vin rouge qui a débuté dans les années 1970, ce sont des fous de vins blancs qui ont créé le Bordelais, à savoir les Anglais et les Hollandais. Avant eux encore, ce sont les Romains qui les premiers posèrent les bases de ce vignoble entretenu ensuite par les églises et monastères médiévaux. Quelle était alors la couleur du vin produit ? On sait seulement que le vin de messe était quant à lui blanc, cela évitait de tâcher la chasuble ...
Quoi qu'il en soit, lorsque le duché d'Aquitaine se voit intégré dans les possessions personnelles d'Henri Plantagenêt, l'Angleterre y gagne un vignoble à son goût. Ce petit miracle est le fruit du célèbre mariage en secondes noces de la duchesse d'Aquitaine, Aliénor. Cette alliance normo-gasconne va entraîner le Bordelais dans une aventure viticole sans pareille dans tout le royaume de France. Pendant trois cent ans, on y plante de la vigne à tour de bras et ce jusqu'aux régions voisines du Gers, Tarn, Lot et même en Dordogne. La production explose pour répondre à une insatiable demande en provenance des îles britanniques. Tout allait pour le mieux pour le Bordelais jusqu'à l'année 1453 et la bataille de Castillon qui marque la fin de la présence anglaise en Aquitaine. Fin de la guerre de cent ans, fin du Moyen Age et surtout fin de la prospérité du Bordelais qui va désormais payer sa fidélité à la mauvaise couronne.
Il faut attendre Henri IV et l'arrivée de la flotte commerciale hollandaise pour voir la région se redynamiser et exporter même plus du tiers de sa production vers "les îles des Amériques". Et comme l'Histoire se répète un peu parfois, à cette période faste succède le malaise de la Révolution. Les grands négociants étrangers sont soupçonnés d'intelligence avec les ennemis du peuple Français et certains grands domaines vendus en tant que biens nationaux. Pour enfoncer le clou, le blocus continental instauré ensuite par Napoléon Ier sur l'Angleterre n'est pas pour améliorer les choses. Contrecoup logique de l'histoire, le premier tiers du XIXe siècle voit se multiplier le nombre de penseurs libre-échangistes dans la région en parallèle du redémarrage de l'activité viticole si durement mise à mal.
Siozard - Château du Claouset : une histoire commune
C'est dans ce contexte de redémarrage économique que la famille Siozard fait son apparition au Château du Claouset. 1830, année du renversement des Bourbons et de l'instauration de la Monarchie de Juillet, ne voit pas seulement la fin de l'Ancien Régime, mais également le rachat passé inaperçu du "petit clos" ou claouset en Gascon. Ce jardin situé dans un hameau du village de Lugaignac devient alors le point d'ancrage de la famille Siozard qui, aujourd'hui encore l'utilise comme centre névralgique de son domaine. Situé à quelques 5 km du vignoble de Saint-Émilion, le Claouset semble avoir fait partie des vignobles Gallo-Romains de l'Entre-Deux-Mers comme l'attestent des traces archéologiques découvertes à proximité du domaine.
Le vignoble du Claouset a beau être le plus ancien de la famille Siozard, il est aujourd'hui un véritable champ d'expérimentation pour la réimplantation d'anciens cépages bordelais dont la gamme IPSUM est l'un des plus beaux exemples.
Terroirs et cépages des vignobles Siozard
Le vignoble est situé dans la région d'Entre-Deux-Mers, face aux coteaux de Saint-Émilion. Il s'étend aujourd'hui sur quelques 50 hectares et présente 3 profils de terroirs:
• Argilo-calcaire : il permet un bon drainage et une alimentation en eau régulière durant l'été. Majoritaire dans le vignoble, ce terroir est le domaine des cépages rouges.
• Argile profonde : plus froid et plus riche, ce terroir restitue davantage d'eau aux ceps, en faisant la terre de prédilection des blancs
• Sablo-limoneux : plus chaud que les deux premiers terroirs, mais bien cultivé et avec des sols bien aérés, il convient parfaitement à la production de rosés et de vins rouges légers et fruités.
Aujourd'hui la famille Siozard cultive non seulement les grands cépages bordelais que sont le merlot, le cabernet sauvignon et le cabernet franc, mais promeut également le retour de cépages régionaux oubliés et mis de côté pour leur manque de productivité tels le malbec, la carmenère, les sémillon, sauvignon blanc et gris, muscadelle et le petit verdot.
Variété des terroirs et des cépages, voici la promesse du Château du Claouset et de la famille Siozard qui vous feront redécouvrir une région dont vous pensiez connaître tous les secrets depuis longtemps.