Long de 1 000 km, de sa source dans les monts d’Auvergne à son estuaire en Vendée, le vignoble de la Loire est le plus étendu de France. La Loire étonne par sa diversité, terroirs et styles de vin. Une région qui séduit les amateurs de découvertes et de classicisme et qui se profile comme le vignoble à suivre de près pour les prochaines années.
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Les vignes de la Loire côtoient les nombreux châteaux érigés sur les hauteurs dominant le plus long fleuve de France. C’est de loin l’un des vignobles parmi les plus chargés d’histoire, mais également un trésor de diversité. Long de près de 1 000 kilomètres, ce vignoble ne se limite pas au seul Val de Loire comme on pourrait le penser. Il s’agit en réalité d’une véritable mosaïque de terroirs et de reliefs traversant pas moins de 14 départements, du Puy-de-Dôme jusqu’en Vendée.
Les vins de la Loire connaissent un succès sans faille depuis le Xème siècle, aussi bien dans le Royaume de France qu’en Angleterre ! Avec une telle diversité de climats, le vignoble ligérien produit des vins de toutes sortes : rouges, rosés, blancs secs, mousseurs et bien d’autres. De nombreux vignerons ont fortement contribué à forger la réputation du Val de Loire et à l’imposer comme un vignoble de haute volée. Les vins qui y sont produits se distinguent par une impressionnante finesse.
Comme dans nombre de régions viticoles françaises, ce sont les romains qui semblent avoir introduit de façon massive la culture de la vigne dans le Val de Loire. Les premières traces d’un commerce de vin d’importance apparaissent chez les Éduens, tribu implantée dans l’actuelle Bourgogne. Cette culture et ce commerce, parfois au long cours, se développent au gré de la période jusqu’à subir un recul massif lors des Grandes Invasions Barbares des IVème et Vème siècle.
C’est en réalité l’avènement du christianisme qui sonne l’heure de gloire de la viticulture dans la région. La tradition attribuerait même l’implantation de la vigne en Touraine à Saint-Martin au IVème siècles. Quoi qu’il en soit, les recensements ecclésiastiques établis après la chute de l’Empire romain d’Occident (476), prouvent que le vignoble est déjà très étendu de Saint-Pourçain à Angers.
C’est le début d’une période qui entremêle intimement établissements religieux et vignobles selon un modèle qui n’est pas sans rappeler la Bourgogne. Au Vème siècle, Clovis fonde le monastère de Micy (Loire) dont les vins acquièrent très rapidement une très grande réputation. Grégoire de Tours (évêque de la ville éponyme et premier historien de l’Église de France) mentionne en premier la présence de vignes en Touraine.
Pendant plus de 6 siècles, le vignoble de la Loire a connu une expansion et une notoriété encore jamais égalée. C’est à cette période que certains des plus grands noms du vignoble actuel font leur apparition. Ainsi, en 969, l’abbé de Cluny fait l’acquisition de vignes à Saint-Pourçain. Dès 1199, et sans doute bien avant cette date, les vins d’Anjou sont exportés en Angleterre. Les vins d’Anjou sont alors sur toutes les tables, de celles des évêques comme sur celles des princes de sang.
De son côté, le vignoble d’Orléans était également très développé et jouissait d’une belle reconnaissance. En 1148, Louis VII, roi de France, fait présent de vins de la Loire à l’évêque de Lisieux. Bien qu’implanté au cœur du royaume de France, c’est la création du port de la Rochelle qui scellera la destinée des vins de la Loire. Achevé au XIIème siècle, ce port marchand devient alors le point de départ d’immenses quantités de vins à destination de l’Angleterre comme du reste du royaume de France ou de la Hollande. Le succès commercial est tel que nombre d’abbayes et de cathédrales se dotent de vignes afin de profiter de cette manne financière.
C’est également à cette période qu’apparaissent avec plus de précision des mentions de cépages. En 1203, une charte de Saint-Martin de Tours révèle l’existence du « plant auvergnat » appelé orléanais en Touraine. De son côté, le Cabernet France était déjà présent à Bourgueil, Saumur, Chinon et en Anjou à cette période. Le XVIème siècle est incontestablement la période la plus glorieuse pour les vins de Loire. La démocratisation du transport de vin sur la Loire contribue à étendre leur exportation encouragée par l’alliance entre le royaume de France et le duché de Bretagne.
François Rabelais, contribuera largement à la réputation acquise par ces vins de la Loire. Il fait l’éloge à de très nombreuses reprises du cépage breton (Cabernet Franc) rentrant dans l’élaboration des vins de Chinon, Bourgueil et des vins blancs d’Anjou. Seules les Guerres de Religion seront capables de mettre un frein au développement effréné du vignoble de la Loire.
Il faut attendre le XVIIème siècle pour voir se produire une nouvelle révolution dans le paysage viticole français. À cette période, les Hollandais dominent de très loin le commerce maritime. Grands marins et encore plus commerçants, ils cherchent à adapter les vins aux goûts de leurs clients et, plus encore, à allonger leur longévité, facilitant d’autant leur transport sur de grandes distances.
Fort de leur expérience en la matière, ils cherchent à développer des vins à plus fortes teneurs en alcool et en sucre, conditions indispensables pour la préservation du vin. C’est ainsi que l’on voit apparaître au début du siècle les premiers plants de vignes « botrytisées » à Sauternes et à Monbazillac. Celles-ci vont permettre de produire du vin blanc doux. Disposant d’un important comptoir à Nantes, il probable que les Hollandais importèrent cette technique en Touraine et en Anjou en l’adaptant au Chenin Blanc. C’est la naissance des vins blancs doux de la Vallée de la Loire : Coteaux de l’Aubance, Coteaux du Layon…
Ces vins innovants pour l’époque n’avaient pas encore atteint la technicité qu’on leur connaît aujourd’hui. Il s’agissait de vins de la Loire simples, élaborés rapidement pour répondre efficacement à une demande croissante.
C’est à cette même période que le vignoble d’Orléans, tant apprécié au Moyen ge, connut un déclin brutal. Du fait de sa proximité avec Paris, renforcée par le percement du canal de Briare en 1642, ce vignoble fournissait l’essentiel des vins de la capitale. Cette proximité alliée à une explosion démographique entraîne une augmentation drastique de la production de vin dans la région, au détriment de la qualité. Le vignoble de l’orléanais ne se remit jamais de cette chute de qualité associée à la concurrence des vignobles parisiens. La chute fut elle, qu’au XVIIIème siècle Orléans devint la capitale… du vinaigre !
Comme le reste des vignobles français, la Loire fut durement touchée par le mildiou et le phylloxera. La concurrence acharnée du Languedoc et de ses vins populaires produits en quantité posa de nombreux problèmes aux vins de la Loire qui peine à trouver leur place sur le marché français en cette première moitié du XXème siècle.
En 1936, les vins de Sancerre, Muscadet, Quincy et Vouvray sont reconnus comme Appellations d’Origine Contrôlée (AOP), suivis quelques années plus tard par les vins d’Anjou et de Saumur. L’année 2000 marque la consécration pour la Vallée de la Loire qui est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO. Cette distinction vient reconnaître l’exceptionnelle richesse culturelle, architecturale, géographique et gastronomique de la Vallée de la Loire.
Le vignoble de la vallée de la Loire s’étend du pays nantais situé à l’ouest de la France, au bord de l’Atlantique, aux vignobles du centre (Sancerre, Menetou-Salon, Pouilly-Fumé), à l’est de la Loire et à proximité de la Bourgogne. Entre ces deux points se trouvent l’Anjou-Saumur, adossé au Pays Nantais, et la Touraine, située entre l’Anjou-Saumur et les vignobles du centre. Par la route maritime commerciale qu’a pu être la Loire pendant de nombreux siècles et l’impact réchauffant du fleuve sur les vignes, la plupart des domaines et vignes se situent le long de la Loire.
La Loire et ses nombreux affluents ont un effet modérateur sur le climat général de la vallée. Pour comprendre le climat varié de la région, il est important de distinguer, d’est en ouest, les quatre sous-régions qui la composent :
1-A l’embouchure de la Loire et à proximité de l’océan Atlantique, le Pays Nantais est doté d’un climat océanique frais aux étés plutôt chauds et humides marqués par l’influence du Gulf Stream. Les hivers sont souvent cléments tandis que le printemps peut être gélif, ce qui a pu causer d’importantes pertes de récolte ces dernières années. Les millésimes connaissent une grande variation.
2-En Anjou, le climat est similaire à celui du Pays Nantais mais à tendance à être plus sec grâce à la protection des vents par les collines des Mauges qui permettent un microclimat. A Saumur, un peu plus dans les terres, l’influence des Mauges est plus importante : le climat est de moins en moins océanique et de plus en plus continental.
3-En Touraine, l’influence protectrice des Mauges faiblit : le climat est certes plus continental mais demeure frais et humide.
4-Dans le vignoble de Centre-Loire, le climat est continental frais avec une grande variation entre les millésimes. Les gelées de printemps (comme en 2017) et les maladies fongiques (pourriture, mildiou, oïdium) sont les principaux risques.
De manière générale, les vignobles les mieux exposés dans ces régions se situent sur des pentes exposées sud (meilleur ensoleillement) à mi-coteaux (meilleur drainage de l’eau) tout en étant proches des fleuves et affluents pour que ces derniers restituent la chaleur et la lumière à la vigne pour sa photosynthèse.
Les sols de la région sont extrêmement variés en raison de trois sous-ensembles géologiques qui composent le sous-sol de la vallée de la Loire. Le Massif armoricain, le Massif central et le bassin parisien entourent la Loire et ses vignobles.
1-Dans le pays nantais, les sols éruptifs et volcaniques dominent comme le gabro, les schistes, le granit ou gneiss. Il est également possible de retrouver des sols de sable.
2-En Anjou, les sols de schistes et d’ardoises du Massif armoricain dominent (l’Anjou noir) avec des parties plus argileuses et calcaires issues du Bassin parisien, notamment au sud d’Angers. A Saumur et l’ouest de Tours, les sols de tuffeau (calcaire fin) composent la majeure partie des sols.
3-Un peu plus à l’est, en Touraine, les silex et sables du bassin parisien clôturent l’incroyable diversité podologique de la sous-région. On y retrouve également un du tuffeau.
4-Dans le vignoble du centre-Loire, le terroir se compose principalement de sédiments et d’argile, de silex et de caillettes (petits morceaux de calcaire).
Chenin
Le Chenin Blanc est connu pour son acidité élevée et sa polyvalence : il peut être utilisé pour élaborer une grande diversité de styles : sec, moelleux, liquoreux ou encore effervescents. Sensible à la pourriture noble (botrytis), il donne de grands liquoreux à l’acidité élevée comme à Vouvray, Coteaux du Layon, Chaume ou encore Quarts-de-Chaume. Ce cépage versatile donne des vins aux textures, degré d’alcool et profil organoleptiques différents en fonction des sols sur lesquels ils se trouvent. A Savennières ou Vouvray, il est reconnu pour donner un caractère fumé aux vins. Souvent vinifié en monocépage, il peut parfois être assemblé avec du chardonnay et dans de plus rares cas avec du sauvignon.
Son profil aromatique varie selon le type de vin, la maturité des raisins et le vieillissement de la bouteille. Il peut présenter des saveurs de pomme verte, de poire, d’agrumes, florales mais aussi des notes plus confites et gourmandes comme la pomme au four, l’ananas ou le miel, notamment sur les chenins liquoreux ou sur des sols de schistes comme à Savennières. Les vins de Chenin Blanc sont connus pour leur capacité à bien vieillir et peuvent développer des arômes et des saveurs complexes au fil du temps.
Sauvignon
Le sauvignon blanc est un cépage blanc aromatique cultivé principalement dans les vignobles du Centre-Loire comme à Sancerre ou Pouilly-Fumé. Il apprécie les sols caillouteux calcaires et bien drainés comme à Sancerre. Les vins élaborés à partir de Sauvignon Blanc sont généralement secs et vifs, avec un corps léger à moyen.
Son acidité vive et son aromatique d’herbe fraîchement coupée, de végétaux, de citron, de citron vert, buis, groseille à maquereau est typique du Sauvignon. Sur certains terroirs, il a tendance a développé des notes minérales, de pierre à fusil voire fumées. Lors des millésimes chauds, il développe des notes de fruits tropicaux et de pamplemousse. La plupart des sauvignons sont vinifiés et élevés dans des contenants inertes (inox, cuve béton) pour conserver la fraîcheur des arômes. Quelques producteurs, comme Alphonse Mellot, utilisent des contenants en chêne, de la barrique à la cuve tronconique.
Melon de Bourgogne
Originaire de Bourgogne, le Melon de Bourgogne est un cépage blanc bien connu par les amateurs de Muscadet. Les vins à partir de melon de bourgogne sont généralement non boisés et dotés d’une acidité élevée qui plaît pour son côté rafraichissant. L’aromatique, plutôt neutre, révèle néanmoins des notes de citron, de fruits verts, fleurs blanches, jasmin, iodées voire de fenouil. Apprécié pour sa vivacité et sa minéralité, il se plaît sur les sols calcaires qui contribuent à renforcer ces caractères. Souvent bus dans l’année, les vins à base de melon de bourgogne peuvent toutefois bien vieillir, notamment lorsqu’ils sont élevés sur lies. Ce type de vin est généralement plus charpenté et complexe.
Gros Plant (Folle Blanche)
Cépage blanc, le Gros blanc (folle blanche) est un cépage à l’acidité marquée et l’aromatique relativement neutre que l’on retrouve dans le pays nantais. Ses arômes de fruits verts, de pomme, d’agrumes (citron) ou encore de fleurs blanches sont appréciés pour leur fraîcheur. Peu utilisé dans la production de vins de Loire, il est en revanche couramment cultivé pour la production d’eau-de-vie.
Chardonnay
Le mythique cépage bourguignon, appelé auvernat dans la Loire, est utilisé en centre-Loire, comme dans les côtes de la charité, ou pour élaborer des crémants de Loire en assemblage. Ses notes d’agrumes, de fleurs blanches et de fruits à noyaux sont caractéristiques des chardonnay de Loire.
Romorantin
Le romorantin est un cépage blanc originaire de la ville du Loir-et-Cher en France. C'est François 1er qui a planté les premières vignes de romorantin en 1519. Au fil du temps, il a été progressivement remplacé par le sauvignon, considéré comme plus aromatique. Aujourd'hui, le romorantin est planté uniquement dans le Loir-et-Cher, où il est à l'origine de l'AOC Cour-Cheverny.
D’autres cépages comme le tressallier(sacy), le sauvignon gris, l’orbois, le grolleau gris ou encore le pinot blanc sont présents dans la région.
Cabernet Franc
Le cabernet franc est un cépage rouge, connu pour produire des vins légers, frais et peu tanniques mais aussi des vins plus structurés, tanniques et denses. Les arômes distinctifs de baies, fruits rouges (fraise, framboise), poivrons verts et de violette. Il se plaît particulièrement sur des sols argilo-calcaires et s’exprime pleinement sur des vieilles vignes ; les vins y sont plus complexes, souvent concentrés et élevés sous-bois. Le cabernet franc est également utilisé pour la production de rosés de Loire. On le retrouve dans des appellations comme Chinon, dans les Fiefs Vendéens, à Bourgueil, Saint-Nicolas de Bourgueil ou encore en Anjou, où il est parfois assemblé avec du cabernet sauvignon.
Grolleau noir
Le Grolleau noir est un cépage noir qui sert à l'élaboration de vins rouges et rosés, comme le rosé d’Anjou. Avec le cabernet franc et le gamay, il est l’un des cépages les plus plantés dans la Loire, bien que la tendance actuelle soit à son remplacement par le cabernet franc et le gamay. Les vins de Grolleau sont connus pour leurs saveurs fraîches et fruitées et sont souvent décrits comme ayant des notes de baies et de cerises. Ils ont tendance à être légers et à avoir une acidité modérée. Les vins de Grolleau sont souvent assemblés avec d'autres cépages, tels que le cabernet franc et le gamay. L’aromatique du grolleau tourne autour de notes de fruits rouges, comme les fraises et les framboises, ainsi que des arômes floraux et herbacés.
Pineau d’Aunis
Le Pineau d'Aunis est un cépage rouge, autrement connu sous le nom de chenin noir bien qu’il n’y ait aucun lien de parenté entre les deux. Autrefois recherché par les rois de France, le pineau d’Aunis est aujourd’hui utilisé pour la production de vins rouges et rosés. On le retrouve notamment en Touraine en Anjou, comme dans les coteaux du Vendômois jou pour le rosé d’Anjou. Le pineau d'Aunis est connu pour ses saveurs épicées et terreuses, les notes de poivre noir, de clou de girofle et de cerise noire sont des marqueurs puissants pour ce cépage.
Gamay
Le cépage rouge du Beaujolais se retrouve également en Loire dans les appellations Touraine, où il est assemblé avec le Côt, à Valençay, Châteaumeillant ou encore en Anjou. Les vins de gamay sont légers, peu tanniques avec une palette aromatique autour des fruits rouges (fraise, framboise), de la violette et du poivre.
Pinot noir
Le cépage emblématique de la Bourgogne se retrouve également dans les vignobles du Centre-Loire et notamment à Sancerre et Menetou-Salon. Le pinot noir de Loire prend des airs de cerise griotte, de petits fruits rouges et a tendance à être plus léger qu’en Bourgogne. Le pinot noir est également utilisé dans la production de rosé, comme à Sancerre.
Côt (Auxerrois ou Malbec)
Le cépage Côt (Malbec ou Auxerrois) est apparenté au tannat et à la négrette.Les vins produits avec le Cot sont colorés et riches en tannins, et se prêtent bien au vieillissement. Le Cot se plaît sur des sols argilo-calcaires. Les vins de Cot sont aromatiques, avec des notes de fruits noirs et de violette, de cerise, de mûre, d'épices fines et de réglisse.
D’autres cépages rouges comme le cabernet sauvignon, la négrette, l’abouriou, le gamay de Bouze ou encore l’egiodola sont à noter dans la Loire.
Le vignoble de la Loire s’étend sur presque 55 000 hectares et compte 53 AOC. La Vallée de la Loire se divise en plusieurs sous-régions : Pays Nantais à l’ouest, l'Anjou-Saumur dans les terres, la Touraine et les vignobles du Centre qui sont les plus à l’est, proches de la Bourgogne. On compte quatre indications géographiques protégées le long de la Loire : IGP val de Loire, Côteaux du Cher et l’Arnon, Côtes de la Charité ainsi que coteaux du Tannay. L’IGP val de Loire est la plus importante. Et deux autres IGP situées en Auvergne et dans le Bourbonnais : Côtes d’Auvergne, Saint Pourçain, Puy de Dôme et Urfé.
Pays Nantais
La région du Muscadet est divisée en plusieurs appellations différentes, ou AOC, qui sont désignées en fonction des caractéristiques spécifiques des vins produits dans chaque région. Parmi les AOC les plus connues de la région du Muscadet, citons :
Muscadet
Le Muscadet est une région viticole située dans l'ouest de la vallée de la Loire en France, connue pour ses vins blancs issus du cépage Melon de Bourgogne. Caractérisés par leur fraîcheur et leur caractère salin, ils sont aujourd’hui régulièrement travaillés en cuve inerte (béton, inox) bien que par le passé l’élevage sous-bois ait été courant. Le vignoble s’étend sur plus de 3000 hectares situés dans la région du Pays Nantais. Les sols y sont variés, avec une prédominance de roches éruptives et métamorphiques du Massif armoricain, telles que du gneiss, des micaschistes, du gabbro, de l'amphibolite et du granite. Ces sols ont une bonne capacité de réchauffement, nécessaire dans une région relativement pluvieuse. Le climat de la région est océanique tempéré, avec des précipitations réparties tout au long de l'année. L’ensoleillement peut varier considérablement d'une année à l'autre ; l’impact sur le millésime et les vins est donc important.
Muscadet Sèvre-et-Maine
A l’instar de l’AOC Muscadet, l’AOC Muscadet Sèvre-et-Maine produit des vins à base de melon de Bourgogne. Le vignoble s’étend sur 8 800 hectares en Loire-Atlantique ; c’est la plus grande AOP de Loire. Les vins sont plutôt charpentés et ronds mais conservent une belle fraîcheur. Certains crus comme Clisson, Gorges et Pallet font partie des vins des plus qualitatifs de la région, notamment car ils sont soumis à des élevages sur lies plus longs que d’ordinaire. Ce sont des vins de garde dans les meilleurs millésimes. Deux autres AOC du muscadet cohabitent avec les deux citées ci-dessus : l’AOC Muscadet-Côtes-de-Grandlieu et l’AOC Muscadet-Côteaux-de-la-Loire.
Il existe 10 crus dans le Muscadet classés en dénomination géographique complémentaire : Clisson, Gorges, le Pallet, Goulaine, Château-Thébaud, Monnières Saint-Fiacre Mouzillon-Tillières, La Haye-Fouassière, Vallet et Champtoceaux.
Le terme "sur lie" fait référence à la technique de vinification utilisée pour produire ce vin, qui consiste à laisser les levures et les autres sédiments en suspension dans le vin plus de quatre mois pendant l’élevage. Cette technique donne un relief plus complexe au vin ainsi qu’une texture plus ronde et plus crémeuse en bouche.
D’autres AOC comme Coteaux d’Ancenis, Fiefs Vendéens ou Gros Plant du Pays Nantais sont à noter dans la région.
Anjou-Saumur
Cette région viticole compte 19 AOC, en comprenant le Crémant de Loire et le Rosé de Loire qui se répartissent à proximité d’Angers et Saumur. Les sols aux alentours d’Angers sont majoritairement schisteux tandis que ceux du Saumurois se composent de tuffeau (petit calcaire). Tous les types de vins (rosé, blanc, rouge, effervescent et liquoreux) sont produits au sein de l’Anjou-Saumur.
Anjou
L'AOC Anjou couvre 2 500 hectares répartis sur les sols schisteux de l’Anjou noir, à l’est du Massif armoricain et sur les sols de l’Anjou blanc, composés de tuffeau, à côté du Saumurois. On trouve en Anjou des vins blancs secs comme liquoreux ainsi que des rouges produits à partir de cépages tels que le chenin blanc, le sauvignon, le chardonnay pour les blancs et le cabernet franc, le cabernet sauvignon, le grolleau ou le pineau d’Aunis pour les rouges. Les vins blancs sont caractérisés par une acidité marquée, un corps puissant et une certaine complexité aromatique, allant des arômes de fleurs et de fruits à chair blanche aux arômes plus gourmands de mirabelle, de coing et de miel. Les vins rouges de l'AOC Anjou se dégustent tout en rondeur et souplesse, avec de délicats arômes floraux et de fruits rouges. D’autres appellations, plus confidentielles, comme Anjou Coteaux de Loire (vins liquoreux uniquement), Anjou Villages (rouges uniquement) et Anjou Villages Brissac (rouges uniquement) se situent autour de l’AOC Anjou.
Cabernet d’Anjou
Les vins rosés de l'AOC Cabernet d'Anjou sont produits à partir de cabernet franc et cabernet sauvignon sur la même aire d’appellation que l’AOC Anjou. Les vins sont fruités et demi-sec avec un minimum de dix grammes de sucre par litre. L’aromatique se déploie autour des arômes de fruits rouges (framboise, groseille) et de fleurs (rose) ; la garde peut aller jusqu’à 10 ans en fonction du millésime et de la qualité du producteur.
Rosé d’Anjou
Cette AOC est située sur la même aire d’appellation que l’AOC Anjou et peut être produite avec du cabernet franc, du cabernet sauvignon, du gamay, du côt, du pineau d’Aunis ou encore du grolleau, à la différence du Cabernet d’Anjou qui n’autorise que les deux premiers cépages. La dose de sucre oscille entre 7g/l minimum et 20 g/L maximum. Les vins sont harmonieux, croquants et fruités et à boire dans leur jeunesse.
Coteaux du Layon
L'AOC Coteaux du regroupe des vins blancs liquoreux élaborés à partir de chenin. Cette appellation regroupe 27 communes dont 6 qui connaissent une certaine réputation : Faye-d’Anjou, Beaulieu-sur-Layon, Saint-Lambert-du-Latay, Rablay-sur Rochefort-sur-Loire et Saint-Aubin de-Luigné. Grâce à la protection des collines des Mauges et du Chotelais, la vigne est protégée de l’humidité du climat océanique. Les sols de schistes et caillouteux permettent de conserver la chaleur et assurent une concentration en sucre de la baie des raisins. L’influence de la rivière du Layon offre les conditions idéales à la surmaturation ou pourriture noble (botrytis).
La robe se teinte de couleurs automnales à mesure que le vin vieillit le nez s’ouvre sur des arômes de fleurs (rose, aubépine, acacia ) et de fruits blancs (poire). En bouche, le vin tapisse le palais de ses notes de coing, miel et est rafraîchi par de subtiles notes d’agrumes (citronnelle, écorce de pamplemousse). La garde oscille entre 5 ans et des décennies voire des siècles selon les terroirs, millésimes et vignerons concernés.
Bonnezeaux
L'AOC Bonnezeaux est un cru de l’AOC Coteaux du Layon qui couvre environ 80 hectares aux alentours de Thouarcé. Le vignoble est implanté sur des coteaux exposés sud-ouest, sur la rive gauche de la Loire, et sur des sols schisteux. Cette appellation est connue pour ses vins blancs moelleux et liquoreux, produits à partir de chenin. La surmaturation, ou passerillage, des raisins sur souches grâce à des automnes ensoleillés, de la brume matinale et l’action desséchante du vent permet une concentration en sucre des raisins et la production de vins moelleux et liquoreux.
L’aromatique se dévoile autour de nuances de fruits confits comme l’abricot, de fruits mûrs comme le coing et la prune et de fleurs blanches (acacia). Lors des millésimes les plus chauds, des arômes de miel et d’amande grillées sont à noter. L’acidité du chenin et la minéralité des vins de Bonnezeaux leur promet une très longue garde.
Coteaux du Layon Premier Cru Chaume
Le Premier Cru Chaume est un cru de l'AOC Coteaux du Layon, qui regroupe les vins produits dans la commune de Rochefort-sur-Loire. Ces vins sont considérés parmi les meilleurs de l'appellation, grâce à leur potentiel de garde très élevé. La vigne se plaît sur les terrasses de schistes et de grès du Massif armoricain, les sols bruns permettent de conserver la chaleur ce qui favorise la surmaturation et la botrytisation du raisin. Les raisins sont vendangés manuellement par tries successives (plusieurs passages dans les rangs de la vigne). La robe dorée nous plonge dans un univers gourmand, le nez s’ouvre sur des notes de fruits confits (coing, ananas) et de miel. La bouche est florale (acacia) et gourmande (abricots rôtis), l’acidité remarquable du chenin vient équilibrer l’ensemble et apporte une touche de vivacité.
Quarts de Chaume Grand Cru
Le Quarts de Chaume est une sous-appellation de l'AOC Coteaux du Layon, qui est produite uniquement dans la commune de Rochefort-sur-Loire. L’histoire raconte que le nom Quarts de Chaume est issu d’une coutume du Moyen-âge lorsque les paysans reversaient un quart de leur récolte aux seigneurs et gardaient les trois quarts (d’où le s à Quarts de Chaume). La vigne pousse dans des conditions idéales d’ensoleillement et d’exposition (sud). Le brouillard matinal et automnal permet le développement de la botrytisation (pourriture noble) et la production de vins liquoreux. A la dégustation, les vins brillent par leurs notes exotiques, de fruits secs et confits, de miel et d'épices. La texture est onctueuse et puissante. Ces vins rares sont à déguster tout au long de sa vie tant leur potentiel de garde est immense.
Saumur
Les vins blancs de l'AOC Saumur sont élaborés à partir du Chenin, au sud de la ville de Saumur, sur des sols de tuffeau ; les vins sont secs, avec une acidité marquée et des arômes de fruits blancs et de fleurs. Les vins rouges et rosés sont produits à partir du Cabernet Franc, de Cabernet Sauvignon et pineau d’Aunis. Les vins sont fruités et légers, aux arômes de fruits rouges et de fleurs (iris, violette). Ils peuvent néanmoins être plus denses et concentrés selon le millésime et le vigneron. Les effervescents de Saumur sont réputés pour leur fraîcheur et leur bouche élégante. Ils peuvent être élaborés en demi-sec ou rosés également. D’autres appellations gravitent autour de Saumur, comme l’AOC Saumur-Champigny (uniquement en rouge), l’AOC Saumur-Puy-Notre-Dame (uniquement rouge) ou les coteaux de Saumur.
Savennières
Au sud-ouest de la ville d’Angers, le vignoble de Savennières fait partie des plus grands vins blancs de Loire. Sur la rive droite de la Loire, les sols schisteux et l’exposition idéale (sud) confèrent toute la puissance et concentration de ces grands vins de garde. La finesse des arômes de fleurs blanches (acacia, camomille) fait écho à la suavité de la bouche et des arômes de fruits mûrs (pomme au four, coing) et de miel. Ils peuvent être produits en sec, moelleux ou liquoreux.
Savennières Roche-aux-Moines
Savennières Roches aux Moines est un lieu situé au sein de l’appellation Savennières. Les moines de Saint-Nicolas ont hérité de ce terroir d’exception au 13ème siècle ; les souterrains qui se situent sous le château font aujourd’hui office de cave à l’hygrométrie idéale. Les vins sont frais et denses, la bouche se révèle sur des notes de fleurs et de miel et peut tendre vers la noisette à mesure que le vin vieillit. Le vin a tendance à se minéraliser avec le temps, ce qui lui confère une durée de vie hors du commun.
Coulée de Serrant
Surnommé « goutte d’or » par Louis XI, adoré par Joséphine l’impératrice, le vin de la Coulée de Serrant fait partie des plus grands vins blancs du monde. Le grand critique culinaire des années 30, Curnonsky, classait les vins de la Coulée de Serrant, à base de chenin, parmi les cinq plus grands blancs du monde en compagnie des mythiques Montrachet, Château-Grillet, Château-Chalon et Yquem. Comme Roche-aux-Moines, la Coulée de Serrant est une sous-appellation de l’AOC Savennières. Sur des sols superficiels de schistes gréseux, le domaine de Nicolas Joly, aussi appelé Coulée de Serrant, est le seul à y produire des vins blancs hors du commun.
Les trois parcelles que sont Grand Clos de la Coulée, coteau de Chamboureau et Clos du Château composent la magie de ces vins travaillés en biodynamie. Les vins nous amènent sur des instances de fruit blancs et jaunes (pêche), d’agrumes (zeste de citronnelle) et des notes envoutantes de de fruits confits et de miel. L’acidité lie la concentration dans un optimum d’équilibre qui ravit les palais les plus patients. Un regain de subtilité est à noter sur la finale tout en salivation. Des vins à garder très longtemps en cave.
Touraine
Le vignoble de la Touraine, situé aux alentours de Tours et de Blois, se compose de 17 appellations dont deux communes avec l’Anjou (Rosé de Loire et Crémant de Loire). Trois grandes zones sont à noter. A l’est de Tours, les vins blancs et effervescents sont majoritaires, comme dans l’AOC Vouvray et le chenin est le cépage dominant. Au nord, les îlots composés des AOC Jasnières, côteaux du vendômois et coteaux du loir font la part belle au chenin et au pineau d’Aunis. Enfin à l’ouest, la plupart des appellations concentrent leur production sur des vins rouges de Cabernet Franc comme à Bourgueil ou Chinon.
Crémant de Loire
Le crémant de Loire s’étend sur trois vignobles que sont la Touraine, l’Anjou et le Saumurois. La variabilité des sols, climats et cépages entraîne une grande diversité dans le profil organoleptique et qualitatif des vins. La production des crémants de Loire est similaire à celle des champagnes, c'est-à-dire en méthode traditionnelle, avec une seconde fermentation en bouteille et une période de vieillissement avant dégorgement. Contrairement aux champagnes, les crémants de Loire utilisent des méthodes de production moins coûteuses. Les cépages utilisés sont le chardonnay, le chenin, le cabernet franc ou encore le cabernet sauvignon. Les crémants de Loire ont un profil organoleptique fruité et floral, souvent grâce à l’assemblage équilibré de chenin et chardonnay.
Bourgueil
L’appellation de bourgueil s’étend sur 200 hectares à l’ouest de Tours. La majorité des vins sont élaborés en monocépage, à partir de Cabernet Franc (appelé Breton), et quelques assemblages avec 10% de cabernet sauvignon sont tolérés. Les sols varient entre tuffeau sur une partie en coteaux et sables et graves sur l’autre. Une certaine diversité de vins en résulte : les sols de tuffeau ont tendance à délivrer des vins plus structurés et tanniques tandis que les vins de sables et graves développent des arômes frais de fraise et griotte, avec une certaine souplesse en bouche.
Saint-Nicolas-de-Bourgueil
Au nord-ouest de la Touraine, la petite appellation de Saint-Nicolas-de-Bourgueil produit des vins rouges (et quelques rosés) à partir du cabernet franc. Les sols varient de graves et sables à des sols de tufs. Les vins sont plus tanniques et de garde lorsqu’ils sont situés sur ce type de terroir. Sur les sables et graves, la souplesse et l’élégance de la jeunesse sont de mise. Le fruit rouge domine à la dégustation, l’aromatique légèrement poivronnée (surtout lorsque le millésime a été frais) souligne la présence du cabernet franc. Les vins peuvent se garder plus de 5 ans, notamment sur des sols de tuf. Les vins sont assez peu différents de ceux que l’on retrouve à Bourgueil.
Chinon
Pays de Rabelais, vin de plaisir et de convivialité, le chinon est un incontournable de la Loire. Le cabernet franc y est roi et se plaît sur les sols de tuffeau, d’argiles à silex et les terrasses alluviales. A l’image de Bourgueil, le profil gustatif des vins varie en fonction du terroir. Les vins de tuffeau sont reconnaissables à leur structure tannique plus importante que sur les autres sols. Globalement, l’aromatique se profile autour des fruits rouges (fraise, cerise). Quelques rosés et vins blancs (à partir de chenin) sont également à noter.
Touraine
Parmi les plus grandes appellations de la vallée de la Loire, la Touraine abrite plusieurs dénominations géographiques que sont Touraine Noble Joué (en rosé), Touraine Azay-le-Rideau, Touraine Chenonceaux, Touraine Oisly, Touraine Mesland, Touraine Amboise. Le cépage qui domine est le sauvignon blanc et doit constituer 80% de l’assemblage en blanc. En rouge, le gamay, le côt et le cabernet franc se taillent la part du gâteau. Quelques rosés et effervescents sont également produits. Les blancs sont magnifiés par l’aromatique intense du sauvignon et son acidité tranchante. Les rouges bénéficient de la souplesse du gamay et peuvent être un peu plus structurés lorsqu’ils sont issus d’assemblage.
Jasnières
Située au nord de Tours, l’AOC Jasnières se caractérise par ses côteaux pentus (15 à 20%) et par son exclusivité au chenin Son profil aromatique se distingue par ses tendances florales (acacia, aubépine), ses notes de fruits à chair blanche et ses touches fraîches d’agrumes. Dotés d’une belle minéralité, ils peuvent conserver quelques sucres résiduels à la mise en bouteille.
D’autres appellations se situent à proximité de Jasnières comme Coteaux-du-Loir et Coteaux du Vendômois.
Cheverny
L’imaginaire évoque les châteaux de la Loire, le château de Chambord mais aussi les vins de Cheverny élaborés à base de pinot noir pour les rouges et de chardonnay, de sauvignon et de chenin pour les blancs. Le profil des rouges est léger, subtil mais peut tendre vers des notes plus animales et épicées. En fonction des cépages utilisés, l’aromatique des blancs varie mais ils sont généralement floraux et pleins de fraîcheur.
Cour-Cheverny
Cette confidentielle appellation met en avant un cépage blanc méconnu et ésotérique qu’est le Romorantin. L’histoire raconte que François 1er serait l’instigateur de ce vignoble en ayant fait venir des pieds de vignes bourguignons. Les vins de Cour-Cheverny sont délicats et développent une aromatique qui rappelle les fruits) chair blanche comme la pomme ou la poire avec quelques subtiles notes florales.
Montlouis-sur-Loire
Les sols caillouteux et calcaires de Montlouis sur Loire produisent de superbes chenins qui se déclinent en vins secs, demi-secs et moelleux. Quelques mousseux sont élaborés en méthode traditionnelle. La fraîcheur des vins de Montlouis-sur-Loire titillent les papilles et évoquent les fruits d’été et les fleurs de printemps dans leur jeunesse. En vieillissant les notes se parent d’un parfum automnal aux airs de miel et fruits secs.
Vouvray
Sur la rive droite de la Loire, au nord-est de Tours, les célèbres vins de Vouvray riment avec effervescence et sucrosité. Les vins blancs sont produits en sec, moelleux et effervescents et élaborés à partir de chenin. Les sols varient entre argilo-calcaires (argile sur tuffeau) et argiles à silex et donnent des vins au corps moyen. Les vins présentent des nez intenses sur le citron vert, la pomme et la poire, notamment pour les vins secs et effervescents. Lors des années plus chaudes, les raisins se concentrent plus facilement en sucre et livrent de magnifiques expressions de ce qu’est un grand vin moelleux ou liquoreux. L’acidité naturelle du chenin vient balancer les expressions de coing et miellées qui se développent avec la surmaturation des raisins.
Centre-Loire
Le vignoble du Centre-Loire se compose de 8 appellations et 3 IGP que sont côtes de la Charité, coteaux de Tannay et coteaux du Cher et de l’Arnon. Les vins blancs sont majoritaires dans la région et sont généralement secs, frais et délicats. Les rouges sont peu tanniques, aux arômes de fruits rouges et poivrés. Quelques rosés fruités et frais viennent compléter l’ensemble.
Reuilly
Les vins de Reuilly se déclinent en trois couleurs : blanc, rosé et rouge. Les vins blancs de Reuilly sont élaborés à partir de sauvignon blanc et présentent un profil sec et aromatique. Les rosés se composent de pinot gris et sont issus d’un pressurage direct garantissant la fraîcheur et la légèreté des vins. Les rouges, à partir de pinot noir, se veulent sur le fruit et léger.
Quincy
Le vignoble historique de Quincy produit des vins blancs secs et racés à partir de sauvignon blanc. Sa proximité avec la rivière du Cher lui a longtemps permis de se développer et de créer une route commerciale. Les sols de graves et de sables dominent, avec quelques argiles et calcaires, et offrent des vins tout en fraîcheur aux notes d’agrumes (citron, pamplemousse), florales (tilleul, acacia) et aux accents mentholés
Châteaumeillant
Cette appellation confidentielle du centre-Loire, située entre l’Indre et le Cher, produit uniquement des vins rouges et rosés à base de gamay, pinot noir et pinot gris. Les vins rouges de Châteaumeillant sont fruités, aux notes de fruits rouges à noyau (cerise), de violette et de poivre. Les rosés, dits “vins gris”, sont vinifiés à partir de pinot gris.
Pouilly-Fumé
Les fameux “blancs fumés de Pouilly” font partie des vins les plus réputés de la Loire. Le sauvignon blanc est à l’honneur sur des sols majoritairement de calcaires et de silex. Les vins offrent une palette aromatique de pierre à fusil, d’agrumes et de fleurs blanches. Quelques producteurs élèvent leurs vins en fût mais la tendance générale reste aux contenants inertes (inox, cuve béton).
Menetou-Salon
Dans l’ombre de Sancerre, l'appellation Menetou-Salon gagne à être connue pour la qualité de ses vins blancs et rouges. Le sauvignon et le pinot noir se partagent l’affiche sur des sols calcaires. Les vins blancs sont vifs, ciselés et sapides ; les arômes de fleurs blanches, d’agrumes et de fruits exotiques dominent l’aromatique des vins de Menetou-Salon. Les rouges sont légers, sur le fruit rouge (fraise des bois, fraise, cerise) et sont parfois légèrement fumés et poivrés. Quelques rares rosés sont également produits.
Sancerre
Le mythique vignoble de Sancerre, ses nombreux petits villages, son pinot noir et surtout son sauvignon blanc sont reconnus mondialement. Autrefois le pinoir y était roi, mais le sauvignon s’est installé comme la pierre angulaire de l’appellation après la crise du phylloxéra au 19ème siècle. A l’ouest de Sancerre, le terroir argilo-calcaire des Terres Blanches offre des vins blancs puissants, qui nécessitent du temps, comme sur les lieux-dits de Cul de Beaujeu ou Chêne Marchand. Aux alentours de Sancerre, le terroir des Caillotes, pierreux et crayeux, produit des vins blancs floraux prêts à boire rapidement. Enfin, sur la partie est de Sancerre, les terres de silex et d’argiles livrent des vins minéraux, ciselés et aux arômes de pierre à fusil. Sous l’effet du changement climatique et de la montée en qualité de Sancerre et des domaines depuis une quarantaine d’année, les rouges à base de pinot noir tendent à concurrencer la qualité bourguigonne avec une savante dose de fraîcheur.