Le Clos du Caillou

Ce domaine, certifié en bio depuis 2010 et travaillant en biodynamie depuis 2007, ne cesse de s'imposer comme une référence de la vallée du Rhône.


Depuis 4 générations, les familles Pouizin et Vacheron font perdurer l’esprit du Clos du Caillou. Idéalement situé au Nord-Est de l’appellation Châteauneuf-du-Pape, sur la commune de Courthézon, le vignoble du domaine s'étend sur 9 hectares de vignes en appellation Châteauneuf-du-Pape et 45 hectares en appellation Côtes-du-Rhône.


Le Clos du Caillou: un pionnier et des embûches


Au Clos du Caillou, tout démarre au XIXème siècle lorsqu'Elie Dussaud, architecte du Canal de Suez et du port de Marseille, découvre un clos de 17 hectares, ceint d’un mur de pierre de 3 kilomètres. Situé entre Courthézon et Châteauneuf-du-Pape, au nord-est de l’appellation éponyme, ce vignoble charme celui qui deviendra maire de Courthézon. Elie Dussaud y fait construire un puits de plus de 800 mètres de profondeur qui sert à alimenter en eau la commune de Courthézon ainsi qu’une cave, creusée dans le safre, qui reste inexploitée jusqu’au milieu du XXème siècle.




L’histoire raconte qu’en 1936 les experts chargés de délimiter l’AOC Châteauneuf-du-Pape tombent nez à nez avec un garde forestier peu enclin à discuter. Fusil de chasse en mains, ce dernier les repousse à leur plus grand désarroi. Incapables d’expertiser le terroir du clos, une partie des vignes n’est pas classée Il faudra attendre 1937 et l’AOC Côtes du Rhône pour voir ces vignes être encadrées par une appellation.

Une propriété, une famille et un travail d’orfèvre


Lorsque Paul Pouizin, en 1955, décide d’acheter le Clos du Caillou pour y installer son Fils, Claude, le domaine est principalement composé d’un vieux corps de ferme, de garrigues et de bois environnants. Claude et son épouse entreprennent un travail titanesque de défrichage et de déboisement pour tirer toute la quintessence du lieu. Identifier les terres les plus qualitatives, comprendre son environnement, définir l’identité des vins du domaine pour les décennies à venir, tels seront les mantras du couple.




Au fil des ans, leur énergie les amène à questionner leur terroir, interroger leurs pratiques et ajuster au gré des réussites et erreurs. Les vignes sont plantées progressivement dans et autour du clos pendant plus de quarante ans. Les labours réguliers, l’emploi de composts organiques et agriculture dite saine sont mis en place sur des terroirs d'excellence. Si le domaine ne renie pas la tradition des mythiques galets roulés de Châteauneuf-du-Pape, il intègre également des parcelles situées sur des terroirs de safres et sables, qui offrent des vins d’une grande finesse et délicatesse. Les vins commencent ainsi à être commercialisés au début des années 1970, sous l’impulsion de Colette, l’épouse de Claude.




Transmission, résilience et reconnaissance


Au milieu des années 90, Claude Pouizin pense à transmettre son héritage. Sylvie, l’une de ses filles, reprend le domaine en 1996 avec son mari Jean-Denis Vacheron. Installé à Sancerre auparavant, le couple est animé par le désir de produire des vins qui leur ressemblent tout en conservant l’héritage de Claude. Le style bourguignon, si cher aux yeux de Sylvie et Jean-Denis, est recherché ; finesse et élégance animent le geste de ces vignerons de la vigne à la cave. Les terroirs sont étudiés, classés, optimisés pour que les vins délivrent tout leur potentiel. Les vins s’affinent, le domaine se fait un nom et éveille l’intérêt des critiques, professionnels et amateurs.




Au début des années 2000, un tragique événement interrompt cette ascension : Jean-Denis Vacheron disparaît dans un accident de voiture. Le cœur est lourd mais il faut continuer à faire vivre la magie des vins. Sylvie poursuit la valorisation du Clos du Caillou, épaulée par Bruno Gaspard. Cet œnologue, passé par le domaine de Frégate à Bandol et le Château du Trignon à Gigondas, forme un binôme d’exception avec Sylvie. Maintenir le cap de l’élégance sous le soleil rhodanien, continuer à séduire les verres des plus grands amateurs, transmettre un vignoble sain et pérenne. Les objectifs sont remplis et la relève est déjà là : Marilou et Axel, les deux enfants de Sylvie, accompagnés par Antoine Robert font aujourd’hui perdurer l’héritage du domaine avec des vins toujours plus fins et précis.




Terroir et encépagement




Les vins du Clos du Caillou proviennent de deux terroirs :


1-Un terroir constitué de sables sur un sous-sol de safres qui offre des vins élégants et délicats, aux tanins souples.


2-Le terroir de galets roulés qui emmagasinent la chaleur durant la journée, et la diffusent lentement la nuit. Les vins sont plus structurés et solaires que sur les safres.


La grande richesse d’encépagement de la région permet au Clos du Caillou de travailler une diversité de cépages rouges comme le grenache, le mourvèdre, la syrah, le cinsault, le carignan, la counoise ou encore le Vaccarèse. Mais également certains cépages blancs comme le viognier, la clairette (rose et blanche), le Bourboulenc ou encore le grenache blanc. En 2020, le Clos du Caillou rachète le domaine de Panisse, en conversion bio depuis 2020, situé à 2 kilomètres. Ce vignoble de 6,5 hectares est composé de grenache (dont certains plantés en 1924), de vieux Cinsault de 1950, de Syrah et de Mourvèdre.